Bénin : Albert Tori, entrepreneur agricole émergent à Sirarou

Article : Bénin : Albert Tori, entrepreneur agricole émergent à Sirarou
Crédit: Chamsou Dine Baguiri
10 avril 2022

Bénin : Albert Tori, entrepreneur agricole émergent à Sirarou

Albert Tori, la quarantaine, est un exploitant agricole résidant à Sirarou, un arrondissement de la commune de N’Dali au Nord-Bénin. Il fait partie d’un groupe de producteurs ayant suivi les premières formations sur les techniques de production du soja en 2016. Ce savoir transmi par une ONG d’utilité publique aux producteurs a aujourd’hui fait de ce village, l’un des meilleurs producteurs de soja dans le Borgou. Albert quant-à lui ne s’est pas arrêté à la production du soja et du mais. Grâce aux appui-conseils de quelques amis conseillers agricoles, il s’y connait mieux dans la diversification des spéculations.

Ayant une ferme d’environs 20 hectares, Albert Tori sollicite l’aide des spécialistes en agriculture pour avoir des notions en agriculture intégrée. Celle-ci consiste à combiner la production végétale à la production animale et la plantation des arbres fruitiers et non. Après avoir été formé par les spécialistes en la matière, Albert se jette à l’eau. C’est ainsi qu’il se lance dans l’élevage de la volaille, de petits et gros ruminants, l’apiculture et l’installation de plantation d’arbres.

Une basse cour pleine, une présence des petits et gros ruminants et des ruches

Albert nourrissant les petits ruminants
Crédit photo Chamsou Dine Baguiri
Albert nourrissant les volailles
Crédit photo Chamsou Dine Baguiri

Albert Tori est fier de nous présenter sa basse cour avec une centaine de volailles. On y retrouve des poules, coqs, canards, pigeons et pintades. En dehors de la volaille, on dénombre actuellement une cinquantaine de petits ruminants (ovins, caprins) et gros ruminants (bovins). Il a aussi dans sa ferme une trentaine de ruches et  commercialise le miel depuis trois ans dans le village et ses environs. Albert confie que les formations reçues lui ont été très utiles en tant qu’entrepreneur.

« Dès que j’ai commencé l’élevage, mes amis agronomes venaient régulièrement dans ma ferme pour m’assister. Par rapport à l’entretien de mes animaux, ils me précisent toujours la conduite à tenir pour leur bonne croissance et les mettre à l’abri des maladies. Ils me montraient d’ailleurs comment entretenir mes animaux et les différentes spéculations locales à mettre ensemble en vue de produire de la provende pour mes animaux. Les excréments des animaux me servent d’engrais que j’utilise dans mon exploitation ».

Albert Tori, entrepreneur agricole à Sirarou

Albert Tori a des notions en élevage ce qui lui permet plus facilement de pratiquer l’agro écologie. Cette stratégie lui permet d’améliorer son rendement, de protéger l’environnement et réduire ses coûts de production.

Une autonomisation financière progressive

Albert Tori ramassant les œufs de pintades dans sa ferme
Crédit photo Chamsou Dine Baguiri

Avec l’agriculture intégrée, Albert affirme qu’il a moins de problèmes financiers.

« En période de vaches maigres, je vends quelques coqs ou plateaux d’œufs de poules et pintades pour régler les besoins urgents de la maison ou des enfants à l’école. Lorsqu’il y a aussi des urgences sanitaires, je cours et je viens à la ferme pour prendre quelques petits ruminants et litres de miel pour les vendre au marché. L’argent que ces ventes me procurent est utilisé pour les soins sanitaires de ma famille et moi ».

Albert Tori, entrepreneur agricole à Sirarou

Albert Tori pense avoir trouvé son salut dans l’agriculture intégrée. Il compte continuer avec cette approche qu’il recommande à ces pairs. Il est considéré dans le village comme une personne ressource dans le domaine de l’agriculture et de l’élevage. De part ses performances agricoles, Albert Tori fait partie aujourd’hui des meilleurs producteurs du village. Toutefois, il est confronté à quelques problèmes qu’il énumère en ces termes.

« Le manque d’eau est un problème pour moi. J’ai foré un puits mais pendant la saison sèche, il n’y a plus d’eau. On parcourt plus de 4 kilomètres avec des bidons de 25 litres pour acheter de l’eau. L’insuffisance de formation est aussi un handicap pour moi car je souhaiterai me lancer dans l’élevage professionnelle par exemple la cuniculture et l’héliciculture  mais je n’ai pas les compétences qu’il faut ».

Albert Tori, entrepreneur agricole à Sirarou

Lire aussi : Blandine Dognon, actrice de changement avec sa petite entreprise à Glazoué

Partagez

Commentaires