15 juillet 2021

Blandine Dognon, actrice du changement à Glazoué

Blandine Dognon est entrepreneure du réseau B’est (Bénin entreprendre solidaire avec son territoire) à Glazoué. Elle est membre de ‘’Gbèdolé’’, meilleur groupement de transformation de soja dans la localité. Elle est, par ricochet, la meilleure transformatrice de soja dans les collines, au regard de la quantité de fromages produits par jour et de la progression de son chiffre d’affaire. Pour en arriver là, elle a tout misé sur la solidarité. Conséquence, toute son équipe a vu ses conditions de vie s’améliorer, avec à la clé des activités génératrices de revenus créées, employant d’autres personnes vulnérables.

La coopération est indispensable pour le développement socio-économique d’une communauté. Blandine Dognon, épouse Azonnadou, l’a bien compris dans la gestion de son entreprise. Après sa sélection et sa formation en 2019 par l’entreprise coopérative SENS (Solidarité Entreprises Nord-Sud) Bénin, elle a invité quelques membres de sa famille à se constituer en groupement. C’est ainsi que nait « Gbèdolé« , son groupement de transformation de soja. « Gbèdolé », en langue nationale mahi, signifie qu’« il y a des avantages à travailler ensemble« . Blandine s’est donc appropriée cette signification, qui marque le déclic de son succès dans la transformation de soja en tofu « MonSoja » depuis 2019.

Une entreprise familiale solidaire

Blandine Dognon est mère de 7 enfants. Ses enfants et ses belles-sœurs constituent sa cheville ouvrière. Bien organisée en petits groupes, l’équipe arrive à produire jusqu’à 500 fromages « MonSoja » par jour. Le produit s’écoule rapidement sur le marché en raison de ses valeurs nutritionnelles, de son goût et de sa tendreté.

« Nous vendons tout et faisons des recettes de plus 120.000 francs CFA par jour. Après les comptes, chaque membre de l’équipe reçoit sa commission. Ceci afin d’amener tout un chacun à être motivé », confie Blandine en brassant l’air de ses bras pour souligner ses propos.

La confiance qu’apporte Blandine au sein du groupement rend le groupe plus soudé. Son leadership est très apprécié. Florence Akotchaé est l’une des belles-sœurs de Blandine. Travailler avec sa belle-sœur lui a permis de trouver son salut ; témoigne-t-elle.

« J’étais au chômage quand Blandine m’a appelé. Cela fait déjà deux ans que je travaille avec elle. Avec mes économies, j’ai acheté un congélateur et ma fille a commencé par vendre des sucettes. Progressivement, j’ai acheté des produits vivriers de première nécessité. J’ai commencé ensuite à les revendre ».

Florence Akotchaé, belle-sœur de Blandine Dognon

Les distributeurs aussi payés convenablement

Les 4 distributeurs de Blandine sont ses enfants. Il y en a ceux qui vendent du fromage frais et frits, découpés en petits morceaux. A en croire la quarantenaire, chaque distributeur arrive à vendre en moyenne 20.000 francs de fromage par jour. « Lorsqu’un distributeur vend 10.000 francs de fromage, il a droit à 1500 francs comme commission. Je les paye tous, en mettant de côté le fait que je suis leur mère ».

Viviane Azonnadou, troisième fille de Blandine Dognon, est la meilleure distributrice.

« Ce que je gagne en un mois est estimé à 90.000 francs. Je ne dérange plus les parents pour certains besoins. J’achète mes pagnes et mes chaussures moi-même. Mes économies m’ont permis d’acheter quelques accessoires de beauté que ma jeune sœur m’aide à revendre. »

Viviane Azonnadou, distributrice et fille de Blandine Dognon

Tisser des relations solides et solidaires

Madame Azonnadou, dans son commerce, associe également les femmes du voisinage. Elle leur cède deux morceaux frits de tofu de soja à 25 francs. Ces femmes sont pour la plupart des ménagères et revendeuses de mets. Pauline Kantchédé revend du riz au haricot au marché.

« J’achète 2 000 francs de fromage en gros, que je revends à 25 francs l’unité. Je m’en sors avec 100 pour cent de bénéfice que j’épargne. Cela me permet d’aider mon mari qui n’a plus un emploi stable dernièrement », déclare-t-elle avec émotion.

Sans aucun doute, Blandine Dognon a contribué à créer directement ou indirectement des emplois dans sa communauté. Pour l’entrepreneure B’est, « tout ceci n’aurait été possible sans l’appui technique de SENS », affirme-t-elle avec humilité. Toutefois, la cherté et la rareté des graines de soja en période de soudure sont entre autres difficultés auxquelles Blandine et sa petite entreprise font face par moment.

Partagez

Commentaires

Foumilayo Assanvi
Répondre

J'aime bien ce modèle d'entrepreneuriat à la chaîne. Il correspond parfaitement aux valeurs de nos sociétés.. Si les grandes entreprises peuvent créer un écosystème similaire, cela contribuerait à une meilleure offre de biens et de services. Beau travail btw

Chams-Dine Baguiri
Répondre

Merci beaucoup Foumi, j'avoue que les deux jours que j'ai passé avec elle m'ont permis de voir qu'avec peu et beaucoup de solidarité on peut réaliser de grandes choses.