Il était une fois au festival du livre gabonais
Abdou Rahim Maboudou alias Bravo est un jeune écrivain poète et slameur béninois. Il nous revient récemment du Gabon où il a participé au Festival International du Livre Gabonais (FILIGA). L’évènement qui était à sa première édition s’est tenu du 25 au 27 mai à Libreville (Gabon). La participation du Bénin à cet événement lui a valu un diplôme d’honneur pour sa contribution à la réussite du festival. A son retour au Bénin, il nous raconte son séjour au Gabon et les leçons qu’il a tirées de cette aventure riche en expérience.
Abdou Rahim Maboudou alias Bravo avec son chapeau mister brown à l’arrivée au gabon
Crédit photo : Ferdinant Missenhoun
Sa passion pour la culture lui offre plusieurs opportunités comme sa participation au Festival International du Livre Gabonais (FILIGA). Il s’agit d’Abdou Rahim Maboudou alias Bravo écrivain-poète et slameur béninois. Son profil intéressant et accrocheur a tout de suite séduit les organisateurs du FILIGA. Ces derniers n’ont pas hésité à lui envoyer une lettre d’invitation pour prendre part au dit festival. Très tôt, notre jeune écrivain limité par les moyens s’active pour mobiliser les ressources pouvant lui permettre de faire le déplacement du Gabon.
« J’ai entendu parler du FILIGA sur les réseaux sociaux, précisément Facebook. C’est avec mon recueil de poèmes « Le chant des vers » que j’ai postulé. Peu après avoir reçu la lettre d’invitation, j’ai lancé une collecte de fonds sur Facebook afin d’avoir le soutien de mes amis et fans pour pouvoir prendre mon billet d’avion. Dans le même temps j’ai aussi déposé des courriers auprès de plusieurs ministères et institutions étatiques. À la fin, le ministère, à travers la direction générale du Fonds de la culture et des arts a réagi favorablement. Toute cette mobilisation m’a permis de m’offrir le billet aller-retour ainsi que les frais de visa ».
Abdou Rahim Maboudou alias Bravo, écrivain-poète et slameur
Que savoir du festival international du livre gabonais ?
Exposition de quelques ouvrages au FILIGA
Crédit photo : Cell com FILIGA
Le Festival International du Livre Gabonais et des Arts est une rencontre internationale des amoureux de la littérature et du livre. Autrement dit, c’est la fête du livre. Cette première édition de célébration du livre au Gabon a réuni 32 invités venus plusieurs pays du monde. Il s’agit du Bénin, du Burkina Faso, du Cameroun, du Congo, du Nigeria, du Sénégal, du Tchad, de la Côte-d’Ivoire, du Canada et de la France.
Abdou Rahim Maboudou est fier de faire partie d’un des trois écrivains ayant représenté le Bénin à ce festival.
« Ça été trois jours d’exposition de livres, de conférences-débats, de tables rondes et de prestations artistiques diverses avec des thématiques telles que : la contribution du livre à l’éveil citoyen de la jeunesse, le rôle de l’écrivain dans la société, la transmission des valeurs socioculturelles à travers le livre etc… Des émissions radio (RFI) et télé (Gabon première) aussi ont permis de rehausser l’éclat de cette première édition. Le Bénin était représenté par trois jeunes dont le dynamisme n’est plus aujourd’hui à prouver : Komi Ezin, Ferdinand Missenhoun et moi-même. Les deux premiers étant des enseignants et écrivains, auteurs de plusieurs œuvres. Mon côté artistique, outre celui d’écrivain, donc mon côté slameur a permis de redonner une touche d’originalité et assez particulière, culturellement parlant en tout cas, au FILIGA ».
Abdou Rahim Maboudou alias Bravo, écrivain-poète et slameur
Une expérience enrichissante
« Le FILIGA fut une expérience enrichissante et des plus inouïes pour un jeune écrivain et slameur comme moi. Frotter son cérébral et son talent artistique contre celui des autres pour en faire jaillir des pépites, c’est magnifique. C’est magnifique de savoir que nous partageons les mêmes cultures, les mêmes façons de voir, de penser, d’être humain et plus encore de vivre ».
Le soutien du gouvernement béninois
Photo de famille après l’émission télévisée Samba la Matinale sur Gabon Première
Crédit photo : Cell com FILIGA
Abdou Rahim Maboudou a reçu le soutien du gouvernement béninois au Gabon. Il est reconnaissant. Il exprime sa gratitude aux autorités du secteur de la culture et des arts et aux bonnes volontés qui l’ont appuyé de près ou de loin.
« Quand je dis gouvernement je vois rapidement l’infatigable Gilbert Déou Malé, directeur général du fonds des arts et de la culture, qui n’a pas hésité à soutenir notre participation à cet événement qui permet de valoriser une fois encore la terre de Béhanzin, Bio Guéra et de Kaba, au quatre coins du monde. Preuve que le gouvernement soutient les jeunes talents. C’est à l’actif du Bénin ».
Bravo n’est pas rentré au Bénin les mains vides
Diplôme d’honneur reçu par Bravo
Crédit photo : Abdou Rahim Maboudou
Bravo n’est pas rentré du Gabon les mains vides car il n’a été convenu à aucun cas pour lui d’aller faire de la figuration à Libreville. La participation du Bénin à cet événement lui a valu un diplôme d’honneur pour sa contribution à la réussite du festival.
« Cette distinction est d’abord pour le gouvernement de son Excellence Monsieur Patrice Talon, du ministère de la culture, de la direction générale du Fonds des arts et de la culture, la direction départementale du tourisme et de la culture du Borgou/Alibori, du réseau Alumni des Jeunes Leaders du Bénin et de tous ceux qui depuis plusieurs années aujourd’hui sont restés derrière moi à me pousser un peu plus devant. Ce diplôme est pour vous d’abord. C’est vous qui faites de nous des artistes. C’est vous les vrais artistes ! Na siara infiniment pour tout ! » Dieu bénisse l’œuvre de nos mains ! » ».
Abdou Rahim Maboudou alias Bravo, écrivain-poète et slameur
Vos sentiments après avoir reçu ce diplôme d’honneur ?
Bravo en compagnie d’autres participants africains au FILIGA
Crédit photo : Cell com FILIGA
Un mélange de sentiments anime Bravo. La sérénité et l’énergie positive qu’il dégage lors de notre entretien le prouvent. Son sourire l’exprime clairement.
« Sentiments de joie mais surtout de fierté. D’aucuns verront en ce tableau juste un bout de papier avec des gribouillis, encadré par de petits morceaux de bois mais moi je vois là, plus de dix ans de dur labeur, dix ans de travail acharné sans relâche, dix ans de galère, dix ans d’incompréhensions avec ma famille, dix ans de tralala. C’est énorme pour moi. Ce ne sont pas des millions mais pour le symbolisme qu’il est. Ce tableau d’honneur, est un bonheur pour moi. Je suis honoré et fier de l’avoir. Vous de l’être aussi. Au nom de la fraternité, de la justice et du travail. Oui au travail bien fait ».
Abdou Rahim Maboudou alias Bravo, écrivain-poète et slameur
Qu’avez-vous gagné en tant qu’écrivain-poète et slameur?
Abdou Rahim Maboudou alias Bravo en touriste au gabon
Crédit photo : Ferdinant Missenhoun
L’aventure a été belle. En dehors du prix d’honneur reçu, c’est une expérience que Bravo capitalise. Il confie :
«J’ai rencontré des gens formidables. Et croyez-moi je suis sincère. Des noms comme Nadine N’kengué du Cameroun, Dr Attié et sa merveilleuse femme, tous du Tchad, Dr Adamou Kantagba du Burkina Faso, mes grandes sœurs chéries du Sénégal Black Yaye Fall et Anna Ly, bien entendu je pense à Pierre Turcotte du Canada. Tous de belles âmes remplies d’humanité et d’humanisme. Je pense aussi Zenaba du Tchad, et mon frère d’art et d’âme Placide Konan avec qui j’ai partagé et la scène et la sensibilité du vivre ensemble. Non, je ne peux tous les citer. Ils sont nombreux et je pense à tous ces bons et beaux moments partagés ensemble. C’est ça le livre: réunir autour d’un même idéal : l’humanité et l’humanisme. Nous avons aussi visité Libreville avec ses places publiques et bien d’autres espaces magnifiques. »
De nouveaux défis
De retour au bercail, Bravo pense déjà aux vastes chantiers qui l’attendent pour continuer à performer dans le secteur de la culture et de l’art. Comme premier défi ; il y a le lancement de son second recueil de poèmes qui est fin prêt. Sans oublier la sortie d’un album Slam pour sensibiliser à plus d’humanité et d’humanisme. D’autres défis sont en cours et Bravo nous en parlera au moment opportun.
Il exhorte les uns et les autres à lire son recueil de Poèmes ‘’Le chant des Vers’’. « Le chant des vers vous offre de la poésie ancestrale, la poésie orale dans un français et style assez facile et digeste. J’attends donc vos commandes. Pour ceux qui ne l’ont pas encore lu, faites le vite. »
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