Témoignage : Hermine Fatoumbi Gbénou, guérie, raconte sa mésaventure avec le coronavirus

Article : Témoignage : Hermine Fatoumbi Gbénou,  guérie, raconte sa mésaventure avec le coronavirus
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22 juillet 2020

Témoignage : Hermine Fatoumbi Gbénou, guérie, raconte sa mésaventure avec le coronavirus

Quatre victimes du coronavirus aujourd’hui guéries après traitement ont accepté de faire des témoignages à la direction départementale de la santé du Borgou. Elles ont reçu à l’occasion leurs attestations médicales de guérison. C’était le dimanche 19 juillet 2020 à Parakou, troisième ville à statut particulier du Bénin.


Trois d’entre elles ont voulu témoigner à visage découvert à la faveur d’une conférence de presse. L’objectif : amener les sceptiques à prendre conscience de l’existence de la maladie et de l’importance du respect des mesures barrières. Kparon Baaru partage avec vous un témoignage, celui de Hermine Fatoumbi Gbénou, agent de santé.

Le coronavirus ne fait pas de discrimination de sexe, de religion, de couleur, de taille, de teint encore moins de localités. Nous avons souvent entendu certains dire que « le coronavirus n’est que dans la partie méridionale du pays ». Faux ! Les personnes émettant de tels propos ou soutenant cette thèse ont complètement tort. Elles doivent cependant prendre au sérieux la situation sanitaire du Bénin et particulièrement celle du Borgou, liée à l’existence de la Covid-19.

En effet, les chiffres relatifs à la pandémie de la Covid-19 dans le département du Borgou au nord-Bénin à la date du 17 juillet 2020 indiquent 63 malades guéris, 57 sous traitement, 09 nouveaux cas et 2 décès. Plus donc besoin d’être un Saint Thomas pour croire que le mal est réel et se transmet facilement.

Parmi les quatre patients guéris, deux d’entre eux ont eu le courage de faire un témoignage et se prêter de surcroît aux questions des journalistes. Parmi eux, Hermine Fatoumbi Gbénou résidant à Parakou. Cette rescapée de la Covid-19, brave caméras, micros, public et raconte avec sérénité sa mésaventure avec le coronavirus.

« Tout a commencé le 18 juin 2020 », entame Hermine Fatoumbi Gbénou

Crédit photo Dominique Akpo

Hermine Fatoumbi Gbénou, est agent de santé dans la zone sanitaire Parakou-N’Dali. Elle est aussi membre de l’équipe d’intervention rapide des cas de Covid-19 dans le Borgou. Elle fait ce témoignage pour dissuader les personnes qui banalisent encore les mesures barrières.

« Le 18 juin dans la matinée, je me sentais bien. Une fois rentrée à la maison dans la soirée, j’ai senti les maux de tête, la courbature et des frissons. Je me suis dit qu’il fallait traiter le paludisme le jeudi soir. J’ai fait le test du paludisme, c’était négatif. Malgré le traitement contre le paludisme, mon état s’empirait. J’ai pris peur.

J’ai joint alors mon supérieur hiérarchique pour l’informer de mon état. Le lendemain, j’ai perdu le goût. Je me suis dit que j’avais la Covid-19.

Le lundi, je me suis rendue au service mais il était difficile pour moi de marcher. C’est ainsi que le mardi, je me suis rendue au centre de test de la Covid-19.

Le mercredi soir, un numéro m’appelle pour me demander si j’avais voyagé et mes lieux de résidence en m’exhortant au calme. Mais comme je me doutais que j’étais infecté par la Covid-19, je me traitais à la chloroquine.

Le lendemain tôt dans la matinée, mon chef m’appela pour m’informer de la nouvelle tant redoutée. Après quelques examens faits chez moi, on me dépêche à l’hôpital d’instruction des armées (HIA) où on m’a pris immédiatement en charge. »

Hermine Fatoumbi Gbénou

Mon séjour à l’HIA, centre de prise en charge des cas de Covid-19

L’hôpital d’instruction des armées de Parakou est le centre choisi par le gouvernement pour accueillir les cas de Covid-19. Ledit hôpital dispose du plateau technique approprié pour donner le traitement adéquat aux malades. Des dispositions qui ont tout de suite rassuré  Hermine Fatoumbi Gbénou. La quinquagénaire poursuit son récit et raconte ses journées passées à l’HIA.   

« Les autres journées après mon admission au centre de prise en charge, ont été vraiment très difficiles. Les autres symptômes du coronavirus s’emparent de mon corps. La diarrhée et les vomissements ne m’ont pas permis de me reposer. Je ne dormais pas car j’avais les maux de tête.

En six jours, j’ai perdu près de 10 kilogrammes. On m’a prescrit les comprimés qu’il faut. C’est au sixième jour du traitement que j’ai commencé par sentir d’amélioration et au dixième jour je me sentais mieux. Après les tests du onzième et seizième jour, j’ai été testé négative à l’infection. »

Hermine Fatoumbi Gbénou.

Après moi, c’est l’un de mes enfants qui contracte le mal

Dans la foulée, l’agent de santé a été alerté de la maison. L’un de ses enfants présente des signes semblables au coronavirus. C’était la panique totale dans la famille. Toute la famille de Mme Gbénou subit alors le test de l’infection. Une double peine, affirme-t-elle.

« J’étais stressé car j’étais consciente que tout le monde serait contaminé. D’après les résultats, l’enfant qui présentait des signes a été testé négatif. Finalement, c’est le plus petit,  7 ans,  qui est contaminé. Il a alors rapidement été pris en charge par les services compétents. Au onzième jour de son traitement, il se sentait également mieux ; ce qui est réjouissant. »

Hermine Fatoumbi Gbénou.

Toutes ces péripéties vécues liées à l’infection de la Covid-19 motivent Hermine à faire ce témoignage  à visage découvert. Sortie de l’hôpital le juillet 2020, son but est de lancer un message à l’intention des sceptiques. La Covid-19 n’est pas une invention de l’homme blanc ni un conte pour effrayer la population.

Mieux vaut prévenir que guérir, dit-on. Le respect des gestes barrières est essentiel pour se prémunir contre la maladie, conclut Hermine. 

Son fils et elle, sereins, sont heureux de recouvrer la santé et contents de retrouver leur famille saine et sauve. A la date du 17 juillet 2020, le tableau sanitaire lié à l’infection de la Covid-19 au Bénin indique un total de 1602 cas confirmés, 782 guéris et 31 décès. C’est pourquoi, elle insiste sur le respect des mesures barrières. Elle exhorte les populations à ne pas négliger les gestes barrières à savoir :

  • Le lavage régulier des mains avec de l’eau propre et du savon
  • La désinfection des mains avec du gel hydro alcoolique
  • Le port obligatoire du masque quand la distance d’un mètre ne peut pas être respectée
  • Toussez ou éternuez dans votre coude ou dans un mouchoir
  • Utilisez un mouchoir à usage unique et jetez-le dans la poubelle après usage
  • Saluez sans vous serrer la main, arrêtez les embrassades.
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