Les pièges à éviter sur internet : le projet Woda forme les jeunes

Plusieurs jeunes du septentrion ont pris part à un atelier de formation sur le thème ‘’Droit de l’homme et respect de la dignité humaine sur le net’’. Une initiative du projet ‘’woda’’ avec le soutien financier de l’association béninoise des alumnis (BYAA). Le deuxième adjoint au maire de Parakou, Alassane Idrissou, et le président du BYAA Hermion Dokoui, ont honoré de leur présence l’événement.  La formation s’est déroulée en deux jours à Parakou et est sanctionnée d’une attestation.

Le projet ‘’Woda’’ qui signifie en langue nationale bariba ‘’la loi’’, a organisé une session de formation à l’endroit de trente jeunes. Le centre Américan Corner de l’université de Parakou accueille les participants venus de plusieurs localités du nord-Bénin. Ils sont entretenus entre autres sur l’ensemble du code du numérique, les infractions et peines encourues en cas de non-respect de la dignité humaine sur le net.

En initiant cet atelier de formation, les organisateurs veulent amener ces jeunes à mieux connaitre la réglementation en vigueur en ce qui concerne les activités sur internet. Le coordonnateur du projet ‘’woda’’ Abdoul Razack Karimou Mola revient sur les raisons qui fondent cette initiative.

« Dans le cadre de Mandela day édition 2020, nous avons mis en œuvre un projet dénommé woda qui a été sélectionné, approuvé et financé par le BYAA. Pourquoi woda ? ce mot signifie tout simplement la loi. Nous avons remarqué que les jeunes aujourd’hui utilisent beaucoup internet. Mais les opportunités qu’offre la toile ne sont souvent pas utilisées à bonne escient. Conséquence, plusieurs jeunes font les frais des dérives commises sur les réseaux sociaux. Certains par méconnaissance des textes et d’autres par ignorance. On se devait de réagir devant une telle situation, en initiant une formation pour une éducation citoyenne sur internet.

La perspective est de faire d’eux des citoyens responsables sur le net. Nous avons enregistré 122 candidatures lors de l’appel mais compte tenu de la pandémie de la Covid-19 nous en avons retenu 30 afin de pouvoir respecter les mesures barrières pour éviter la propagation du virus ».

Plusieurs communications ont meublé les deux jours d’activités. Il s’agit entre autres de la communication relative aux :

• code du numérique en République du Bénin, les pièges à éviter,
• respect de la confidentialité et de la vie privée sur internet,
• et infractions et peines en matière de violation de la dignité humaine sur le net.

Le code du numérique au Bénin : les pièges à éviter

‘’Le code du numérique au Bénin : les pièges à éviter’’ est la première communication de cet atelier de formation. Le communicateur, Gaston Yamaro, journaliste et directeur de la radio Deeman Fm de Parakou, donne un aperçu global de ce document. En effet, la loi N° 2017-20 portant code du numérique en République du Bénin a été promulguée le 20 avril 2018. Le document de 249 pages est composé de 647 articles.

Gaston Yamaro présente ensuite quelques articles essentiels relatifs aux pièges à éviter par les citoyens qu’ils soient journalistes ou pas lorsqu’ils sont sur internet.

Enfin, Le communicateur est revenu sur la définition du mot information et quand est-ce qu’on dit qu’une information est vraie. Il met un accent sur les dérives à ne pas commettre en ligne et prodigue des conseils.

« Il faut éviter de partager ou de commenter les informations publiées sur le net dont vous n’avez pas la preuve. Si vous le faites, votre responsabilité est engagée. C’est une infraction passible de peines privatives de liberté et peines pécuniaires ».

Gaston Yamaro, communicateur.

Le formateur Canal France International finit sa présentation en exhortant les uns et les autres à faire preuve de responsabilité dans la publication des informations. Il conclut en disant :

« pour publier une information, il faut s’assurer que celle-ci est vraie et si elle l’est, l’on peut encore attendre 5 minutes avant de la publier ».

Gaston Yamaro, communicateur.

Le respect de la confidentialité et de la vie privée sur internet

Mike Adjassin présente la communication relative au respect de la confidentialité et de la vie privée sur internet. L’importance de : la protection de la vie privée et des données personnelles ; les potentielles nuisances de la vie privée sur internet ; sont les points sur lesquels insiste le juriste dans son exposé. Il finit sa présentation en donnant quelques conseils pratiques.

« Pour éviter de se faire pirater sur internet, vous devez être vigilants. Toujours bien gérer ses mots de passe, vérifier le réglage de ces paramètres de confidentialité sur les différents canaux de navigation. Vous devez aussi procéder à la vérification et à la fiabilité des sites internet avant toute action. Et n’oubliez pas de faire attention à l’acceptation des conditions générales. Prenez le temps de bien lire avant tout engagement ».

Mike Adjassin, communicateur.

Infractions et peines en matière de violation de la dignité humaine sur le net

C’est maître Aimé Odoubourou qui développe le sujet relatif aux Infractions et peines en matière de violation de la dignité humaine sur le net.  Le greffier a d’abord entretenu l’assistance sur la notion d’infraction de façon générale. Toutefois, il insiste sur les infractions liées à la dignité humaine, la cybercriminalité et les différents types de peines.

Aimé Odoubourou, présente ensuite les différentes infractions de droits communs en ligne tout en rappelant les peines encourues. Il exhorte à plus de responsabilité dans l’utilisation des réseaux sociaux.

Les participants désormais aguerris

Au terme de la formation, Les participants repartent avec des attestations. Ils pensent que ce renforcement de capacité tombe à point nommé. Émus, ils n’ont que des mots de gratitude à l’endroit des organisateurs. Wassilatou Adam livre ses impressions.

« Cette formation nous a permis de mieux cerner le code du numérique, de connaitre les infractions ainsi que les sanctions liées à la cybercriminalité et la cyber sécurité. J’ai découvert que rien n’était vraiment caché sur internet et qu’on doit renforcer la protection de nos données personnelles et de notre dignité ainsi que celle des autres.

Nous avons aussi compris qu’il est judicieux de savoir si les informations que nous publions sont justes et utiles pour le public. Tout ceci concours à ne pas tomber sous le coup de la loi. Nous partagerons également ces connaissances avec d’autres jeunes afin de respecter la dignité humaine dans le respect de la loi ».

Wassilatou Adam, participante.

Les membres du comité d’organisation sont satisfaits du bon déroulement des travaux. Ils ont déjà le regard tourné vers les prochaines activités.

Il convient de souligner que le respect des mesures barrières a également fait objet des échanges au cours de cet atelier de formation.